La Bourse du travail

Publié le 20 juin 2016 • Mis à jour le 29 juin 2016

Inaugurée en 1887, la Bourse du travail de Paris abrite des structures syndicales et offre à celles-ci des lieux de réunions. Cet établissement public administratif de la ville de Paris accueille également chaque jour les habitants et salariés de la capitale lors des consultations juridiques en droit du travail.

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Histoire

Le 3 février 1887, Gustave Mesureur, conseiller municipal, inaugurait la première Bourse du travail de Paris. L’ambition principale de cette création ? Structurer le marché du travail et fournir un toit aux organisations syndicales, autorisées depuis la loi Waldeck-Rousseau du 21 mars 1884. Cette bourse du travailleur est alors destinée à :

  • Fournir aux ouvriers de chaque profession des bureaux et des salles de réunions
  • Etablir des bureaux pour enregistrer et communiquer aux intéressés les offres et les demandes d’emploi
  • Publier hebdomadairement les principaux prix du travail
  • Renseigner les intéressés sur l’état des rapports entre l’offre et la demande dans les principales villes de France et à l’étranger

Au-delà de ce service de placement des ouvriers assuré par les syndicats, différentes activités sont organisées à la Bourse du travail comme la formation professionnelle, les caisses de secours, les coopératives de consommation…

Perçue comme « l’instrument de la pacification sociale devant apporter la paix universelle à tous les travailleurs internationaux », les premières années de la Bourse du travail sont malgré tout marquées par de nombreux conflits avec le gouvernement, notamment. En 1906, par exemple, la bourse du travail est au cœur des violents affrontements qui opposent, sur la place de la République les ouvriers parisiens et la police, lors des manifestations pour la journée de 8 heures. « La Bourse du Travail de Paris s’inscrit dans l’histoire sociale de la France », assure Hubert Berger, ancien secrétaire général CFDT de la Bourse du travail. Et elle prendra aussi sa place durant la Résistance …

A savoir

A l’été 1940, la France est défaite. Le gouvernement de Pétain livre la France et son économie à l’Allemagne. Considérés comme communistes, La majorité des syndicats sont dissous par le régime de Vichy et exclus de la Bourse du travail. Dès l’automne 1940, les dirigeants des syndicats mettent en place des comités populaires. C’est le point de départ des luttes pour les revendications et des coups portés à l’occupant malgré la répression. La reprise de ce lieu symbolique par ses militants le 20 août 1944 est un grand moment de la Libération de Paris.

Son organisation

Etablissement public administratif de la ville de Paris, la Bourse du travail est gérée par une commission administrative placée sous le contrôle du Conseil de Paris. Elle est composée de 19 membres issus des différentes organisations syndicales représentées à la Bourse du travail (CGT, CFDT, CFTC, CFE-CGC, FO, Unsa, Solidaires). Désignés pour trois ans, ils élisent en leur sein un secrétaire général et deux secrétaires généraux adjoints. Cette commission est responsable de l’utilisation de la Bourse du travail. Elle gère la réservation des salles de réunion pour les syndicats et organise la tenue des permanences juridiques.
Cependant, les locaux historiques de la Bourse du travail appartiennent à la ville de Paris qui y est représentée par un régisseur chargé de l’entretien et de la surveillance générale de la Bourse et de ses annexes.

Ses missions

Un lieu de représentation syndicale

Temple de la classe ouvrière, la Bourse du travail de Paris abrite, aujourd’hui, différents syndicats de salariés. Pour permettre à ces structures d’exercer leurs activités, elle met à leur disposition 310 bureaux et 35 salles de réunions dispatchés sur trois sites. « La Bourse du travail offre des lieux de rencontres et d’évènements. Dans des salles prestigieuses, les organisations syndicales peuvent y accueillir de nombreuses personnes lors d’évènements et de manifestations comme sur la réforme des prud’hommes », raconte Hubert Berger.

Des consultations en droit du travail

Heures supplémentaires, souffrance au travail, licenciement abusif, harcèlement … Vous rencontrez une difficulté liée à votre contrat de travail, la Bourse du travail peut vous éclairer sur l’application des dispositions du code du travail. Cette institution assure des consultations en droit du travail réservées aux habitants et salariés de la capitale, adhérent ou non d’un syndicat.
Lors de ces permanences juridiques, des conseillers en droit du travail examineront votre situation professionnelle au regard des textes afin de vous livrer des conseils, vous proposer des solutions ou bien vous orienter vers des interlocuteurs compétents (conseil des prud’hommes, assistante sociale, maison de la justice et du droit …). Leur but est de vous aider à anticiper des difficultés mais aussi à résoudre des litiges avec votre employeur, sans se substituer aux avocats. « La plupart des salariés reçus à la Bourse du travail n’ont pas de structures syndicales dans leur entreprises et ne savent pas vers qui se tourner pour faire valoir leurs droits. Ils sont dans une grande détresse et sont complètement perdus. Les conseillers vont les soutenir et les rassurer dans cette période délicate », souligne Hubert Berger. Des militant-e-s CFDT participent chaque jour à cet accueil juridique gratuit qui se tient à la bourse centrale située au 3 rue Château d’eau dans le 10e arrondissement de Paris.

Comment bénéficier d’une consultation juridique ?

Pour être reçus à une consultation juridique dispensée du lundi au vendredi, vous devrez vous présenter à l’accueil de la Bourse du travail dès l’heure d’ouverture, soit à partir de 8 heures. Attention, les inscriptions sont prises pour le jour même uniquement sur place, au 3 rue Château d’eau (métro République). Il est impossible de prendre un rendez-vous par téléphone.
N’oubliez pas de vous munir et de remettre à votre conseiller toutes les pièces qu’il pourrait juger utile pour apporter un conseil à votre dossier et s’assurer de la recevabilité de votre demande. Au minimum :

  • Le contrat de travail et/ou la lettre d’embauche, les avenants au contrat de travail, les bulletins de salaire …
  • Les courriers et mails échangés avec l’employeur en relation avec le litige (lettre de licenciement, lettre d’avertissement, convocation à un entretien préalable au licenciement…)
  • En cas d’accident du travail ou de longue maladie, les documents émanant du médecin du travail et la caisse primaire d’assurance maladie.

Les adresses

La Bourse du travail est composée d’un bâtiment principal, situé dans le 10e arrondissement de Paris au 3 rue du Château d’eau(c’est là qu’ont lieu les permanences) et deux annexes dans le 3e arrondissement de Paris :

  • Annexe Varlin, 85 rue Charlot
  • Annexe Turbigot, 67 rue de Turbigot

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