La CFDT à la CPAM Paris

Publié le 20 juin 2016 • Mis à jour le 24 juin 2018

La CFDT a 4 représentants au Conseil de la Caisse Primaire d’Assurance Maladie de Paris. Elle en détient même la Présidence depuis 2015. Réponse à toutes les questions sur le rôle du Conseil, ses missions et les représentants CFDT qui y siègent.

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A quoi sert le Conseil ?

Le Conseil de la CPAM décide des orientations sur l’activité et le fonctionnement de chaque CPAM.

Qui est représenté ?

• Les assurés sociaux parisiens (désignés par les organisations syndicales de salariés, dont la CFDT ! ) ;
• Les employeurs ;
• La Mutualité française ;
• Des institutions intervenant dans le domaine de l’assurance maladie ;
• Des organisations syndicales représentant le personnel de la CPAM 75 (à titre consultatif) ;
• Et une personnalité qualifiée.
Soit 24 représentants réunis à chaque Conseil, et autant de suppléants investis.

De quoi parle t-on ?

En plus de la séance plénière, les conseillers délibèrent également au sein d’une multitude de commissions dont les principales portent sur :
• Les recours amiables ;
• Les relations avec les usagers ;
• La gestion administrative
• les pénalités
• l’action sanitaire et sociale
• les prestations et aides financières supplémentaires

Quatre militants CFDT siègent dans ces instances au nom des assurés parisiens. Autour de Fabrice Gombert, Président, trois tout-nouveaux conseillers ont été désignés en 2015. Une délégation mixte en bien des égards, que nous vous proposons de découvrir...

Fabrice Gombert, Président

Président de la CPAM 75 depuis décembre 2014, c’est LE spécialiste CFDT des questions de santé à Paris.
Salarié de la clinique médicale et pédagogique Édouard Rist, Fabrice est également corédacteur de deux dictionnaires sur l’insuffisance rénale chronique.
Rapporteur puis expert à l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé, il devient Conseiller à la CPAM 75 en 1999 et délégué régional CFDT sur l’assurance-maladie depuis 2005. Parallèlement au Conseil de la CPAM 75, il est également vice-président du conseil de surveillance de l’Agence régionale de santé (ARS) d’Ile-de-France.

Pour toi, quels sont les dossiers prioritaires au sein de la CPAM ?

Fabrice : Depuis que nous avons repris la présidence du Conseil, j’impulse les orientations du Conseil vers un meilleur service aux assurés. Pour moi, 3 sujets se détachent : Le premier, c’est l’organisation des parcours de soins. Elle passe par une meilleure répartition des tâches entre la médecine de ville, les soins de proximité et le recours à l’hôpital ou aux structures médico-sociales.

Le deuxième sujet est la maîtrise des dépassements d’honoraires médicaux qui sont une problématique importante à Paris plus que partout ailleurs sur le territoire national. Le troisième sujet, c’est la qualité du service rendu aux assurés et notamment les plus fragiles. Je souhaite que nous apportions une attention toute particulière aux nombreuses situations de rupture dans l’accès aux droits, qui sont à l’origine de renoncement aux soins pour des raisons financières.

A part la présidence du Conseil, tu sièges dans des commissions ?

Fabrice > Oui ! Je siège dans la Commission des pénalités, mais aussi dans 2 commissions qui sont inhérentes à mes fonctions de Président : la première est celle des relations aux usagers et l’autre est dédiée à la gestion administrative.

Et vous y parlez de quels sujets ?

Fabrice > Comme son nom l’indique, les relations aux usagers visent à améliorer la qualité du service de la CPAM 75 envers les usagers (assurés, employeurs, professionnels de santé). Dans cette commission, nous travaillons notamment sur notre politique de communication : ameli.fr par exemple, ou des campagnes spécifiques vers les professionnels de santé.
La Commission de Gestion administrative, terme un peu générique, couvre le rapport d’activité et l’examen des comptes, mais aussi la politique immobilière de la Caisse. Plusieurs établissements appartiennent à la Caisse et ne peuvent être maintenus en l’état : les bains publics parisiens ne sont plus utilisés, certains centres ne sont pas fréquentés, d’autres sont engorgés sur certaines périodes. Pour moi, la politique immobilière est centrale pour améliorer l’accueil et le soin des assurés.

Jean-Luc Kirschving, Conseiller

C’est le militant le proximité type sur les questions sociales. Il sait utiliser ses connaissances acquises dans les mandats pro et interpro au service des adhérents de son syndicat. Informaticien chez Cap Gemini et trésorier du Betor-Pub*. Au l de son parcours il s’est investi dans tous les mandats d’entreprise, à la Commission sociale de son CE et dans les négociations sur la complémentaire santé. Convaincu que l’interprofessionnel est indispensable à l’engagement syndical, il a aussi été conseiller du salarié, administrateur d’un OPHLM, et est membre du Bureau de l’UD 75. C’est donc sans trop d’hésitations que Jean-Luc a accepté d’être le quatrième mousquetaire CFDT à la CPAM. 

Dans quelle commission sièges-tu ?

Jean-Luc > La Commission d’action sanitaire et sociale. Elle oriente l’activité de la Caisse en matière de prévention de la maladie, d’accompagnement pour l’accès aux soins, mais aussi de soins directement dispensés dans le cadre des « œuvres » de la CPAM...

Les « œuvres » ?

Jean-Luc > Oui, les oeuvres ! C’est très spécifique à Paris, et à l’heure des 70 ans de la Sécurité sociale, je te propose d’ouvrir une courte page « Histoire » pour mieux comprendre de quoi nous parlons.
En 1945, compte tenu de l’état sanitaire de la population, et de la faiblesse de ce qu’on appelle aujourd’hui l’offre de soins, les fondateurs de la sécurité sociale avaient préconisé que les caisses nouvellement créées puissent elles-mêmes dispenser des soins à leurs « ressortissants » à travers leurs propres « œuvres ». 70 ans plus tard, ce terme qui peut sembler désuet désigne encore les établissements de soins, de rééducation, d’examens de santé, qui ont alors été créés par les caisses.

Tout cela de tête... C’est très impressionnant... Et aujourd’hui, de quoi parle t-on concrètement quand tu emploies le mot ‘œuvres’ ?

Jean-Luc > Nous parlons de l’activité directe de soins et de prévention qui reste très marquée à Paris. La CPAM propose 2 centres d’examens de santé, 3 centres de santé dentaire, un centre de santé polyvalent (Réaumur), et un centre d’orthodontie de Paris (Belleville).
Objectif : que les soins dispensés y soient toujours modernes, de qualité, et d’un coût accessible financièrement. Une politique à la fois sanitaire, sociale, et économique, pour que cette offre pèse davantage face au renoncement aux soins et aux dépassements d’honoraires si lourds à Paris !

Morgane Cantrelle, Conseillère de 2014 à 2018*

C’est à elle que revient
 le rôle de gardienne du temple : elle veille à ce que nos décisions portent les revendications de l’interprofessionnel CFDT en matière de protection sociale, et à faire vivre la démocratie CFDT au service des assurés parisiens.
 Secrétaire générale adjointe de l’UD75 depuis novembre 2014, Morgane est notamment responsable des revendications en termes d’emploi et de protection sociale pour la CFDT Paris. Conseillère CPAM depuis décembre 2014, membre de la Commission des aides financières, c’est surtout elle la « cheffe de file » des conseillers CFDT à la CPAM 75.

Cheffe de le CFDT de la CPAM Paris : tu peux développer ?

Morgane > Mon rôle est de relayer les positions de la CFDT au sein de Conseil. Je participe également à des réunions régionales organisées par la CFDT Ile-de-France, qui permettent de coordonner nos positions sur les CPAM franciliennes. De manière générale, il faut que les décisions prises par les mandaté-e-s CFDT dans les instances parisiennes soient en phase avec les revendications de l’organisation.

PC > Tu as un exemple ?

Morgane > En tant que cheffe de file, le temps fort de cette première année de mandature était d’affirmer la position de la CFDT Paris sur le CPG (Contrat pluriannuel de gestion). 
Discuté dans un contexte politique peu lisible (médiatisation des débats sur le projet de loi Santé, abstention CFDT sur la convention nationale, opposition des représentants du personnel parisien), le CPG est pourtant le socle de l’engagement de la CPAM au service des assurés.
Il s’agissait alors pour la CFDT de sortir des fantasmes et crispations liées à ce texte, pour regarder les orientations véritablement prises et l’évolution des programmes actuellement en place.
 Il a fallu plusieurs réunions et même un séminaire pour s’approprier le contenu du texte, aboutir à une position réellement interprofessionnelle, parisienne, débattue et préparée collectivement. Cette déclaration au nom de la CFDT Paris a bien sûr sécurisé nos conseillers récemment mandatés dans la prise de parole, et tracé les fondements de leurs décisions pour les trois ans à venir. En tant que Président CFDT de la Caisse, Fabrice a pu se rallier sans ambiguïté à la position de l’UD75.
Mais surtout, ces premières discussions sur le vote du CPG, en Bureau et au Conseil, ont ouvert la porte à d’autres échanges à venir sur l’assurance maladie, sujet qui touche les salariés et nos adhérents au quotidien, mais pour lequel il est parfois difficile de maintenir ce lien indispensable entre notre activité institutionnelle et l’action syndicale de proximité.

Tu sièges aussi en Commission ?

Morgane > Dans une seule : celle des aides financières. Nous y étudions environ 300 demandes d’aides tous les mois. Il faut savoir qu’en plus de ses prestations légales, la Caisse de Paris a un budget dédié à des aides financières extra-légales. Elles sont attribuées aux assuré-e-s qui se retrouvent dans une situation financière exceptionnellement dégradée pour des raisons de santé. Si certaines demandes émanent des services sociaux (paiement du loyer, aides alimentaires), 1⁄4 de ce budget est néanmoins utilisé pour la prise en charge de soins dentaires (soit 1000 personnes par an). C’est un lieu qui reflète bien les difficultés auxquelles sont confrontées des milliers de salariés parisiens.

*Stéphanie Gueguen, membre de la Commission Exécutive de la CFDT Paris, lui a succédé en mars 2018

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