#STOP64ans : Actualité revendicative

Publié le 30 mars 2023
Session du lundi 13 mars 2023

Actualité revendicative

Toujours mobilisés !

Elle est là ! la CFDT est là, ses adhérents, ses militants accompagnés des milliers de
travailleurs et leurs familles qui sont venus, encore une fois, dire non à la retraite à
64 ans samedi dernier.
Cette dernière mobilisation était dans la continuité de celle du 7 mars, qui a été, selon
Laurent BERGER "LA MOBILISATION .. LA PLUS IMPORTANTE DEPUIS 40 ANS.
C’EST LE MONDE DU TRAVAIL DANS TOUTE SA PROFONDEUR ET SA DIVERSITÉ."
C’était une journée de mobilisation historique, une vraie marée orange, avec 2,5
millions de Français mobilisés sur tout le territoire.
Toujours là, la CFDT est là ! Malgré qu’il y a encore quelques semaines, certains
doutaient de la capacité de notre organisation à mobiliser, à organiser et faire vivre un
mouvement social ont été largement démentis. Le syndicalisme, n’en déplaise à
certains, n’est pas mort ! La CFDT a su tenir son rang de première OS et a démontré
son grand sens des responsabilités et nous pouvons en être fiers !

Mais toujours pas entendus !

Malgré les mobilisations et les sollicitations de l’intersyndicale, le Président de la
République et son Gouvernement restent sourds et sont prêts, plus que jamais, à
utiliser tous les artifices légaux et politiciens pour faire passer cette réforme injuste !
La démonstration en a été faite par le Président de la République lui-même qui, dans
un courrier envoyé le jeudi 9 mars, oppose une fin de non-recevoir aux leaders
syndicaux qui ont demandé à le rencontrer au sujet de la réforme des retraites.

Il ne cache même plus son mépris à l’égard des corps intermédiaires, car selon lui, il
répond directement aux Français qui l’ont élu pour appliquer son programme, donc,
sa réforme.

C’est la réforme d’une minorité.

Après le fiasco de la présentation du texte à l’Assemblée nationale, où l’article 7, cœur
du projet, n’a pas pu être débattu, mais qui a eu le mérite de montrer les fissures au
sein de la minorité présidentielle et ses alliés, le texte est passé au Sénat sans être
voté.

Le Sénat, sans surprise, a adopté le texte dans sa totalité le samedi 11 mars, jour de
mobilisation, peu avant minuit. Selon le Président LR de la majorité sénatoriale M.
Bruno Retailleau : « la rue ne fait pas la loi. [Cette réforme] nous la votons, car c’est
notre réforme. C’est ici qu’elle est née ». C’est une réforme dealée.

La CFDT ne conteste pas la légitimité des urnes, mais nous considérons qu’elle n’est
pas suffisante. Elle doit se confronter à une légitimité sociale dont les manifestations
sont une composante importante dans le rapport de force. Notre démarche réformiste
a toujours reposé sur une articulation intelligente entre ces deux légitimités, entre
démocratie politique et démocratie sociale !

Certes, le texte a été voté, mais par quels moyens.

Au Sénat, la droite déclenche pour la première fois l’article 38 clôturant les débats. La
majorité de droite a utilisé un article du règlement interne pour couper court à la
discussion, avant d’adopter un amendement de "réécriture" de l’article 7 qui a fait
passer à la trappe la majorité des amendements de gauche dans la nuit du mardi 7 au
mercredi 8 mars.

Le 9 mars à 00h10, le Sénat a adopté le fameux article 7 du texte qui décale l’âge
légal à 64 ans. À croire qu’ils ont fait exprès pour que ça ne soit pas le 8 mars, journée
internationale des femmes, ça aurait été un comble pour un texte qui pénalisera
notamment les femmes !

Enfin, alors que le Sénat avait jusqu’au dimanche 12 mars minuit pour achever
l’examen de la réforme des retraites, le Gouvernement a accéléré la procédure au
Sénat, en déclenchant l’article 44 alinéa 3 de la Constitution. Moins connue que le « 
49.3 », qui permet l’adoption sans vote d’un texte, cette disposition autorise qu’une
assemblée, à la demande de l’exécutif, « se prononce par un seul vote sur tout ou
partie du texte en discussion, en ne retenant que les amendements proposés ou
acceptés par le Gouvernement ». Le texte sur la réforme de retraites a été adopté au
Sénat, le 11 mars, 7e jour de notre mobilisation contre la réforme.

Le Gouvernement est fébrile, il passe donc en force, il n’a pas trop le choix, car il a
nettement perdu la bataille de l’opinion.

Après le Sénat, la commission mixte paritaire, composée de quatorze membres (7
Sénateurs et 7 Députés) doit définir, mercredi 15 mars, le texte définitif de la réforme
des retraites qui sera soumis aux deux chambres, l’Assemblée nationale et le Sénat
du lendemain.

Une chose est sûre : si une majorité des Français se dit contre la réforme, la majorité
de la Commission sera composée de parlementaires en faveur de cette réforme. Sur
quatorze membres, dix sont favorables à tout ou grande partie du texte.

Mais comme l’a dit Laurent Berger, le 12 mars sur BFM TV, nous restons mobilisés tant
que le texte ne sera pas adopté définitivement et nous serons attentifs si le
Gouvernement, incertain d’avoir une majorité à l’Assemblée Nationale, utilise à
nouveau l’article 49.3 de la Constitution pour faire adopter son texte.

Restons donc mobilisés le 15 mars 2023, encore plus nombreux et déterminés, car l’histoire de cette réforme n’est pas encore écrite !

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