Le 7 février 1962, plusieurs attentats à la bombe sont perpétrés par l’OAS en région parisienne.
Le lendemain, l’Union régionale Parisienne CFTC (CFDT) et la CGT appellent à une manifestation dénonçant ces attentats et pour la paix en Algérie.
Rendez-vous est donné place de la Bastille, le 8 février à 18h30, mais la manifestation est interdite. Cinq rassemblements sont alors prévus.
Le cinquième d’entre eux part de la gare de Lyon. Il doit aller jusqu’à la Nation par le boulevard Voltaire mais, au moment où les organisations syndicales annoncent la fin de la manifestation à la hauteur du métro Charonne, les forces de l’ordre barrent le boulevard et chargent contre la foule.
Fuyant la police, des manifestants s’engouffrent dans les bouches du métro. C’est ainsi que certains se retrouvent les uns sur les autres au métro Charonne.
Huit d’entre eux ne s’en relèveront pas.
Robert Duvivier, secrétaire général de l’URP CFTC (CFDT), a été le seul intervenant syndical lors des obsèques au Père Lachaise. Il a aussi associé à son hommage les martyrs algériens de la manifestation du FLN du 17 octobre 1961.
Extrait du discours de Robert Duvivier
« Le 19 décembre 1961, le 8 février 1962, ils menaient encore le même combat car le combat pour la paix en Algérie ne fait qu’un avec le combat pour nos libertés : la liberté de nos organisations, tous nos droits de citoyens, la liberté même de nos consciences. »
L’Union régionale interprofessionnelle CFDT d’Île-de-France saluent la mémoire de ces militantes et militants des libertés.
À l’heure où des discours extrémistes qui sapent le vivre-ensemble ont pignon sur rue, elles entendent rappeler leur engagement sans faille pour la paix, la liberté et la tolérance.