Camille Argiewicz, Conseillère du salarié

Publié le 25 juin 2016 • Mis à jour le 30 mars 2023

« Ce mandat me donne enfin le sentiment d’être utile aux autres »

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Consultante dans un cabinet de conseil, Camille Argiewicz a endossé, à 27 ans, les habits de conseillère du salarié. Après une formation à l’UD Paris et à l’IREFE, cette jeune militante s’épanouit dans sa mission depuis le mois de février. Grâce à cette opportunité, elle découvre de nouvelles réalités professionnelles.

Pourquoi as-tu souhaité t’investir dans le mandat de conseiller du salarié ?

Camille Argiewicz : Le secrétaire général de mon syndicat, le BETOR, m’a contactée pour m’informer que la CFDT renouvelait les mandats des conseillers du salarié en 2016. Jusqu’à présent, je n’avais pas de connaissances précises de leurs fonctions. Avec mon bagage juridique limité et seulement six années d’expérience dans le monde du travail, j’ai tout d’abord douté de ma légitimité à exercer un tel mandat. Mais, je souhaitais m’investir davantage dans la vie syndicale et rompre l’isolement que je ressentais dans mon travail. Depuis 2013, je suis consultante dans un cabinet de conseil en management qui ne dispose pas d’instances représentatives du personnel (IRP). Les mandats de délégué ou de représentant du personnel ne m’étaient donc pas accessibles. Celui du conseiller de salarié me permet d’avoir malgré tout un engagement syndical en dehors de l’entreprise. Après m’être renseignée auprès de personnes exerçant ce mandat à la CFDT, j’ai décidé, en février, d’accepter cette belle opportunité.

Comment t’es-tu préparée à exercer ton mandat ?

C.A. : Je suis diplômée d’un master Finance de Sciences Po Paris, je n’ai donc pas de formation spécifique en droit du travail. Au mois de janvier, l’UD de Paris a organisé une réunion d’information pour nous présenter les différentes étapes de la mission de conseiller du salarié. J’ai ensuite suivi une formation complète à l’IREFE de trois jours sur ce mandat. Ce stage approfondi m’a donné les clés théoriques du droit du licenciement et m’a permis de réaliser de nombreuses mises en situation. Il a été également l’occasion d’échanger avec d’autres conseillers et de répondre à une foule de questions d’ordre pratique, juridique et déontologique que se posaient les participants. Durant mon mandat, je suis aussi accompagnée par un référent, un conseiller du salarié expérimenté, avec qui je peux partager mes doutes et décortiquer des situations complexes. La CFDT nous prépare très bien à l’exercice de nos fonctions.

Quels bénéfices t’apporte ton engagement syndical ?

C.A. : Depuis que je travaille, la portée sociale de mon activité professionnelle m’échappe souvent, et cela me pèse. Ce mandat me donne enfin le sentiment d’être utile aux autres. Je soutiens les salariés dans un moment délicat de leur vie, l’entretien préalable au licenciement. Souvent, ils sont paniqués et démunis. J’essaie de les rassurer en les écoutant et en m’appropriant leur histoire. Pour me faire une image de la situation vécue dans l’entreprise, je dois rester le plus professionnel et objectif possible. Cette expérience me permet d’acquérir des compétences de médiation et de négociation entre les parties. Certains patrons s’attendent à avoir les coudées franches et à mener l’entretien à leur avantage … Je suis confrontée à une telle variété de réalités professionnelles ! Les missions que j’ai réalisées jusqu’à présent sont toutes différentes les unes des autres, tant par le secteur d’activité, la taille des structures, la situation des salariés accompagnés … C’est très enrichissant.

Selon toi, quel est l’intérêt pour l’UD d’avoir parmi ses adhérents des conseillers du salarié ?

C.A. : Les conseillers du salarié sont appréciés pour leur engagement et leur professionnalisme. Grâce à notre travail, nous transmettons une image positive de la CFDT aux salariés accompagnés. C’est parfois leur premier contact avec un syndicat. Avec cette expérience positive de l’action syndicale, ils découvrent aussi des profils différents de militants, ce qui contribue à casser les clichés. Si le dialogue s’y prête, nous les invitons à rejoindre la CFDT en leur proposant une adhésion.

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